Question de Théo (28 ans)

La question : La pompe peut-elle supporter l’altitude (en avion, à la montagne) ?

Réponse du diabétologue

La pompe peut bien entendu supporter les voyages en avion et l’altitude, au moins dans les conditions habituelles en Europe (je ne pense pas que vous cherchiez à gravir l’Everest ! ...). En revanche certaines précautions sont nécessaires. Pour la montagne, ce n’est pas tant l’altitude mais le changement d’activité physique, d’alimentation, de stress, de température qui peuvent modifier vos besoins en insuline. Il est donc fortement conseillé de renforcer la surveillance et en pratique de vérifier/scanner souvent votre capteur. Pour le voyage en avion, il faut l’anticiper en demandant à la consultation précédente à votre diabétologue un certificat (en français et éventuellement en anglais) indiquant que vous êtes porteur d’une pompe à insuline, que vous ne pouvez pas l’enlever et que vous devez transporter avec vous le matériel nécessaire. En effet, il ne faut rien mettre dans la soute (essentiellement en raison du risque de perte) et conserver l’ensemble de votre matériel dans votre bagage à main. N’oubliez pas d’emmener le double de ce qui est nécessaire pour la période prévue en cathéters, réservoirs, pods, insuline. Habituellement, votre prestataire pourra vous prêter une pompe ou un PDM de secours car il ne peut pas intervenir à l’étranger mais là aussi il faut anticiper en les prévenant au moins un mois avant. Et il faut de toute façon avoir votre schéma de remplacement « au cas où »… Demandez à l’avance (par internet) à votre CPAM une carte Européenne d’Assurance Maladie qui vous dispensera éventuellement de l’avance des frais en Europe et ayez une bonne assurance notamment pour l’Amérique du Nord. Mais attention, les visites chez un médecin pour une ordonnance (si vous avez oublié vos stocks d’insuline par exemple) peuvent ne pas être pris en charge car liés à une condition pré-existante. Aucune ordonnance française ne sera acceptée (même rédigée en anglais)… et le prix d’une consultation de diabétologie aux États-Unis peut facilement atteindre 500 $... A l’aéroport il n’y a en pratique pas de problème avec les portiques de sécurité (votre pompe ne sonnera pas) ou les scanners (sans danger) mais vous aurez quasiment systématiquement droit à la recherche d’explosifs sur votre pompe et vos mains à l’aide d’un papier réactif frotté sur votre pompe et vos doigts. Prévoyez donc du temps et passez la sécurité dès que vos bagages seront enregistrés, les files d’attente avant la sécurité pouvant être impressionnantes. Ceci étant, les employés des aéroports ont été bien formés notamment en France, en Europe et en Amérique du Nord et connaissent bien les pompes à insuline et les capteurs. Ayez des biscuits et/ou du sucre avec vous (attention vous ne pourrez pas emmener des boissons et le plus souvent, notamment pour les États Unis, vous ne pourrez pas amener de fruits). Dans l’avion attendez bien d’avoir votre plateau devant vous pour faire votre bolus de repas : ce que vous aviez prévu de manger n’est peut-être plus disponible et les « penne sauce tomate » peuvent éventuellement se transformer en « poulet haricots verts » … Par ailleurs, les portions sont souvent petites par rapport à ce que vous pouvez prévoir en lisant le menu et la distribution de repas peut s’interrompre à tout moment en cas de turbulences... Pendant le vol, la pression correspond environ à une altitude de 1500 m sans aucun problème donc pour le fonctionnement de la pompe MAIS attention, au moment du décollage ou de l’atterrissage, le brusque changement de pression peut amener à la formation de bulles qui déplacent l’insuline avec délivrance d’une quantité plus importante d’insuline pouvant conduire à une hypoglycémie. Il est donc fortement conseillé de se déconnecter (ou de suspendre le débit de base) pendant les phases de montée ou descente rapide. Si vous avez oublié de le faire dans l’excitation du départ, pas de panique : renforcez la surveillance, scannez-vous régulièrement pour pouvoir le cas échéant moduler votre débit de base. Il n’y aucun problème pour scanner votre capteur pendant le vol ou bien sûr pour manipuler votre pompe. Essayez simplement d’éviter de le faire juste au moment où l’on vous dit que l’usage des appareils électroniques est interdit pour ne pas provoquer des remarques… Le Bluetooth peut sinon être utilisé pendant le vol et donc il n’y a pas de problème pour les capteurs connectés aux pompes. Alors très bon voyage et excellentes vacances, partez sans crainte explorer le monde avec votre pompe à insuline : il faut juste un minimum de préparation et d’anticipation ! .... Mais ça fait déjà partie des vacances…

Question de Brigitte (56 ans)

La question : Bonjour, pour mon activité je dois aller dans des chambres de congélation à -20°C . Est-ce que la pompe fonctionne à des températures négatives extrêmes ?

Réponse du diabétologue

La pompe fonctionnera à condition que vous la gardiez bien sous vos habits à l’abri du froid : les habitants du Canada utilisent des pompes à insuline même par des températures encore plus basses ! En revanche il faut bien faire attention à ce que l’insuline ne gèle pas, y compris dans la tubulure si votre pompe n’est pas une pompe patch : il ne faut pas que la tubulure dépasse de vos vêtements et il faut bien la garder enfouie sous vos habits sur toute sa longueur et à tout moment.

Question de Jacqueline (58 ans)

La question : Je suis sous pompe à insuline depuis 2 mois et les résultats de ma glycémie sont catastrophiques. Le schéma basal a été modifié il y a un mois avec l’aide d’une infirmière de la Pitié Salpétrière. Quelles précautions faut-il prendre au niveau de la tubulure afin d’être certain que l’insuline circule bien ? Est-ce que le cathéter peut -être placé dessous une ceinture de vêtement ? La tubulure doit-elle être libre de toute contrainte ?

Réponse du diabétologue

Les précautions d’ordre technique concernant la perfusion et diffusion de l’insuline sous pompe externe sont : - L’insertion du cathéter dans une zone exempte de lipodystrophie qui rend la diffusion de l’insuline aléatoire - L’insertion du cathéter en sous cutané avec une technique correcte (pour éviter par exemple que la canule – partie sous cutanée du cathéter-  ne se coude ou se mette en accordéon) et un cathéter adapté à la morphologie de chacun - remplir le réservoir doucement et avec une insuline à température ambiante pour limiter la formation de bulles a postériori dans le réservoir et purger la tubulure puis la canule. En effet l’air prendrait la place de l’insuline et vous ne recevez pas la totalité de la dose programmée par exemple. - la canule et la tubulure doivent être libres de fortes contraintes mais le cathéter est assez souple et résistant généralement. Un cathéter placé juste au niveau de la ceinture est exposé à un risque accru d’inflammation au point de ponction qui générait la diffusion de l’insuline. Certains accessoires facilitent le port de la pompe et sont proposés par les prestataires. - Les pompes à insuline sont des outils de précision mais on ne peut jamais être totalement sûr de la diffusion parfaite et permanente de l’insuline dans la tubulure. Il peut y avoir aussi des lots de cathéters « défaillants »  mais en général, un accident technique entraîne une hyperglycémie plutôt aigue. Il est donc important de poursuivre l’ajustement des doses d’insuline si les résultats glycémiques sont jugés insuffisants et si besoin de contacter le médecin qui a posé l’indication de la pompe. Question initialement posée en janvier 2016 mise à jour janvier 2018

Question de Georges (80 ans)

La question : J’ai 80 ans, y-a-t-il une prise en charge spécifique pour les personnes âgées sous pompe à insuline ?

Réponse du diabétologue

La mise sous pompe à insuline demande un apprentissage du matériel (remplissage du réservoir, insertion du cathéter, programmation des débits et bolus d’insuline). La mise sous pompe implique aussi l’acquisition de nouveaux réflexes de gestion du diabète, par exemple une hyperglycémie peut témoigner d’une dysfonction et nécessite la vérification de l’acétone, de la pompe et de l’insertion du cathéter. Par la suite, il faut aussi vérifier que le problème est résolu. La prise en charge spécifique dépend donc plus des capacités d’apprentissage de la personne que de de l’âge.  

Question de Françoise (68 ans)

La question : Est-il possible de garder sa pompe en altitude ? J’envisage de visiter le Pérou et surtout d’aller au Machu Picchu.

Réponse du diabétologue

Pas de problème, vous pouvez garder la pompe.  Quelques précautions à prendre : évitez le contact de l'insuline avec le froid, gardez la pompe contre votre corps et diminuez les débits de base et les bolus afin d'éviter les hypoglycémies. Bon voyage et ramenez des photos.  

Question de Joël (52 ans)

La question : J'ai entendu dire qu'il existe une pompe à insuline que l'on peut implanter directement dans l'abdomen, comment fonctionne-t-elle et que faire pour en bénéficier ?

Réponse du diabétologue

La pompe à insuline externe (la plus utilisée) diffuse l’insuline sous la peau. La pompe à insuline interne ou implantée, la diffuse plus profondément dans l’abdomen. La pompe interne est implantée dans l’abdomen au cours d’une intervention chirurgicale. Elle possède une batterie qui lui permet de fonctionner jusqu’à 8 ans. Arrivée en fin de batterie, la pompe doit être remplacée. Tout comme la pompe externe, la pompe implantée délivre de l’insuline sur le mode basal / bolus. La programmation du basal et la réalisation des bolus au moment des repas ou pour corriger une hyperglycémie ponctuelle se fait à l’aide d’une télécommande (programmateur). Il n’y a pas de régulation automatique de la délivrance de l’insuline. Le choix des doses incombe au patient, guidé par ses glycémies pluriquotidiennes. Un cathéter relativement court permet la diffusion de l’insuline à partir de la pompe directement dans l’abdomen, en intra péritonéal. Le remplissage en insuline de la pompe se fait par le diabétologue, à travers la peau,  en milieu hospitalier dans des centres spécialisés, toutes les 6 semaines. Un traitement par pompe implantée est discuté en cas d’échec documenté d’un traitement intensif et intensifié bien mené. Il y a environ 300 patients équipés en France.. Seuls une dizaine de centre en France sont habilités à implanter des pompes après discussion médicale collégiale. Ils sont regroupés dans une association : EVADIAC.

Question de Marie-France (48 ans)

La question : Bonjour,  quand le taux de glycémie est bas et que nous ne pensons pas à vérifier notre taux, la pompe règle t-elle le débit d'insuline seule, sonne t-elle pour nous le signaler  ? La nuit le tuyau de la pompe peut-il se tordre et provoquer l'arrêt de la distribution d'insuline, sonne t-elle pour nous le signaler ?

Réponse du diabétologue

La pompe à insuline utilisée « seule » ne mesure pas la glycémie. Certaines pompes peuvent être couplées à un système de mesure continue du glucose (MCG). Le système estime en temps réel et en continu la glycémie à partir du glucose sous cutané. Il n’est pas à ce jour pris en charge par l’assurance maladie. La pompe sert de moniteur-récepteur et affiche les données. A ce jour, aucune pompe ne régule automatiquement le débit basal de la pompe (cependant une gestion automatique du basal nocturne est déjà en cours d’étude). Un des derniers modèles de pompe, lorsqu’il est couplé au système de MCG, interrompt la diffusion d’insuline en fonction du risque d’hypoglycémie et laisse le basal repartir lorsque la glycémie remonte. Le cathéter peut éventuellement « se tordre » mais il est assez flexible et solide à la fois ; il peut malencontreusement se déconnecter  et ainsi se désolidariser de la personne ou de la pompe. Il n’y aura pas d’alerte sur la pompe dans ce cas. A l’inverse, une alerte peut retentir si le cathéter se bouche. Dans les 2 cas, privé ainsi assez brutalement d’insuline, la glycémie s’élèvera. Si la pompe est couplée à un système de MCG et qu’une alerte « glycémie élevée » ou « glycémie basse » a été programmée à un seuil réglable, une alarme retentira une fois le seuil défini atteint.

Question de Ernest-Daniel (61 ans)

La question : Né en 1954, devenu insulinodépendant en 1957, j'ai connu les seringues en verre et toutes les étapes bénéfiques qui nous ont permis une vie plus facile... sans être enviable. Sous pompe depuis 6/8 ans, c'est sans comparaison avec les 4 à 6 injections journalières, même avec la simplicité d'usage des stylos. Ma question et mes remarques :
  • Regret qu'il n'y ait pas trois rappels "matin, midi et soir" en cas d'oubli de faire son bolus, sur les pompes à insuline
  • Regret qu'il n'y ait pas moyen de saisir le résultat des dextros sur la pompe, avant de faire chaque bolus...Ainsi, il serait possible de "sortir" sur un même graphique les courbes par superposition des dextros et des bolus réalisés. Ce qui serait super intéressant (après analyse) pour ajuster les débits de base en fonction des périodes de la journée et de la nuit.
  • En cas de très gros malaise "hypo", ce serait bien d'avoir sur la pompe un bouton de "débrayage" immédiat de débit de base, de sorte que plus d'insuline ne soit "injectée, distribuée". Il suffirait ensuite de remettre en route le débit, après confirmation que le niveau minimum de sucre ait été constaté par une nouvelle dextro... après le re-sucrage !
En vous remerciant tous : aidants, personnels soignants (infirmières, docteurs, personnels hospitaliers...) et chercheurs de nous rendre les contraintes liées à la maladie, moins pénibles.

Réponse du diabétologue

Sur les modèles récents de pompe, il est tout à fait possible de programmer plusieurs plages de « rappel bolus oublié ». Il est également possible de saisir la glycémie, voire de l’envoyer directement à partir d’un lecteur de glycémie spécifique dans 2 modèles  de pompe, en passant par la fonction « assistant bolus ». Après téléchargement des données, les valeurs de glycémies (ou le profil glycémique pour les patients sous mesure continue du glucose) sont indiquées en regard du graphique du débit basal et des bolus. De la même manière, la fonction de « débrayage du basal » que vous décrivez existe déjà et s’appelle « arrêt temporaire ». Cette fonction suspend le basal et un bolus en cours de diffusion. Une fois annulée, la pompe repart sur le débit basal en cours. Vos vœux sont donc déjà exaucés. Rediscutez avec votre diabétologue de l’intérêt de la programmation/utilisation de ces fonctions chez vous et des façons de les programmer et peut être, le cas échéant, la nécessité de changer de modèle de pompe, pour un modèle plus récent.

Question de Frank (43 ans)

La question : J’ai entendu dire qu’il existait des pompes à insuline qui vérifiaient aussi automatiquement les glycémies ce qui permettait de moins se faire de contrôle glycémique, est-ce vrai ?

Réponse du diabétologue

Deux modèles de pompes disponibles en France peuvent être couplées à une mesure continue du glucose : voir notre page Présentation des pompes à insuline externes En plus de la pompe et de son cathéter, une « électrode » est insérée en sous cutanée (technique similaire à celle de pose du cathéter) et couplée à un petit émetteur. Les valeurs glycémiques estimées par l’électrode à partir de la mesure du glucose sous la peau (interstitiel et non capillaire) sont affichées en temps réel sur l’écran de la pompe. Il n’y a cependant aucune régulation automatique du fonctionnement de la pompe. Le patient prend les décisions d’ajustement des doses d’insuline en fonction des résultats affichés avec possibilité d’anticipation des actions en fonction de l’évolution des glycémies dans le temps (profil glycémique) ; par exemple une glycémie à 2 /l n’a pas la même signification si la glycémie dans l’heure qui précède était à 3 g/l ou 1 g/l. La mesure en continu du glucose ne dispense cependant pas actuellement des glycémies capillaires qui restent nécessaire pour la calibration du système. Selon les systèmes moins de 1 à 2 glycémies quotidiennes sont indispensables pour cette calibration. Il reste également conseillé de confirmer la valeur observée par une glycémie capillaire avant d’apporter une correction (rajout d’insuline ou resucrage) Le traitement par pompe à insuline est pris en charge par l’assurance maladie. La mesure continue du glucose ne l’est pas encore et est en discussion.  

Question de Sylvain (35 ans)

La question : Malgré de nombreuses précautions (zéro bulle au remplissage), des bulles d'air finissent toujours par apparaître dans le réservoir de la pompe et dans la tubulure. Ce problème est-il rédhibitoire ?

Réponse du diabétologue

L’apparition de bulles significatives dans un deuxième temps, après le remplissage, peut être liée à la température de l’insuline lors du remplissage. En effet, le flacon (stylo ou cartouche) d’insuline utilisé pour remplir le réservoir doit être conservé à température ambiante ou au minimum, sorti du réfrigérateur bien à l’avance.