Joseph
Joseph 27 ans
Gérer son traitement

Témoignage :

“Je ne fais quasiment plus d’hypoglycémie nocturne”

Atteint de diabète de type 1 depuis qu'il a 7 ans et traité par pompe à insuline depuis l’âge de 12 ans, Joseph est passé il y a un an au traitement par insulinothérapie fonctionnelle, lors de son passage sous boucle fermée hybride. Témoignage.

J’ai commencé l’insulinothérapie fonctionnelle en janvier 2023. Lors d’un échange avec mon diabétologue, je lui avais fait part de mon envie de passer sous boucle fermée hybride (j’étais déjà sous pompe classique depuis 15 ans), afin d’éviter les hypoglycémies nocturnes. C’est dans ce cadre, celui du passage sous boucle fermée hybride, que j’ai été formé à l’insulinothérapie fonctionnelle. Il a écrit une lettre au centre initiateur de pompe à insuline (CHU) dont je dépends, afin qu’ils prennent en charge ce changement de traitement et cette initiation obligatoire à l'insulinothérapie fonctionnelle.

Un processus de 3 mois
J’ai commencé la mise en place par un stage de 3 jours en hôpital de jour, avec un petit groupe de 5 ou 6 personnes, également atteintes de diabète, accompagné par une équipe d’infirmiers, médecins, diététiciens, psychologues…. On a des entretiens individuels et des séances de formation en groupe sur les différents aspects de l’insulinothérapie fonctionnelle. C’est notamment là que l’on s’entraîne avec les diététiciens à compter les glucides dans tout ce que l’on mange.

Ils nous fournissent ensuite des fiches pour notre retour à la maison, entre 2 journées d'hôpital de jour. Il faut inscrire sur cette fiche les repas pris lors de cette journée et y noter les glucides contenus dans les aliments. Il faut également prendre en photos ces assiettes et on fait ensuite un feedback avec le diététicien. L’objectif est de bien maîtriser le calcul des glucides dans les différents aliments et boissons que l’on ingère tous les jours.

Le prestataire est ensuite venu installer ma nouvelle pompe quelques semaines plus tard, et c’est à partir de ce moment-là, quand la boucle fermée hybride a été activée, que j’ai réellement commencé l’insulinothérapie fonctionnelle. Le processus a mis 3 mois environ.

Ce qui a le plus changé pour moi
Il faut que je pense “glucides” dès que je dois manger ou boire quelque chose. C’est une nouvelle habitude à prendre. Il faut notifier à la pompe la quantité de glucides que je vais ingérer, pour que celle-ci corrige éventuellement la dose d’insuline injectée.

La boucle fermée hybride fonctionne de manière semi-automatisée. C’est un système intelligent, doté d’un algorithme qui fait des prédictions de glycémie et me prévient si la glycémie monte ou descend pour me permettre d'agir. En fait, on travaille ensemble. Sur l’écran de ma pompe, j’ai un bouton "Bolus" qui me permet de noter les glucides que je vais ingérer. Le bolus me sert au moment des repas ou pour corriger une hyperglycémie. C'est la pompe qui va calculer la dose d'insuline dont j'ai besoin en fonction de la glycémie en temps réel et en fonction des grammes de glucides ingérés. Si la glycémie est déjà élevée, elle va ajouter la bonne dose d’insuline. A l’inverse, si elle est basse, elle ne va pas en réinjecter.

Il y a également un mode "Exercice" et un mode "Sommeil", que j’active pour que la pompe prenne en compte ce que ces activités peuvent avoir comme conséquences sur ma glycémie et lisser par exemple les injections d’insuline pendant la nuit. C’est cela qui permet notamment d’éviter les hypoglycémies nocturnes. Depuis que j’ai cette pompe, je n’en fais quasiment plus, je ne me réveille plus en catastrophe pour aller prendre du sucre !

Trouver les bons réflexes
Ce n’est pas forcément facile de s’habituer au départ au principe de l’insulinothérapie fonctionnelle. Il faut apprendre, se mettre dedans, être assez précis mais cela me permet d’être plus juste dans mes injections et d’éviter les hypoglycémies.

Au fil du temps, on trouve les bons réflexes. On apprend à lire et à décrypter les étiquettes rapidement, pour savoir la contenance en glucides que représente un gâteau par exemple. On apprend à estimer la quantité de pâtes ou de riz dans une assiette, dans un verre de bière ou un cocktail. Personnellement, j’ai toujours refusé de tout peser avec une balance ! Avec les conseils des diététiciens, l’expérience, on est vite formés pour savoir que telle quantité d’un aliment correspond à telle grammage de sucre.

Il existe aussi des applications, comme Gluci-Check, qui permettent de connaître simplement et rapidement les équivalences. Je conseille vivement de l’avoir sur son téléphone. Et surtout, si jamais on a des questions, il ne faut pas hésiter à demander l’avis d’un diététicien ou à son diabétologue.

Pour en savoir plus sur l’insulinothérapie fonctionnelle avec la pompe à insuline, découvrez l’interview du Dr Claude Sachon.