Claude 62 ans
Claude 62 ans

Témoignage :

« Les avantages sont nettement supérieurs aux contraintes"

Diabétique depuis un peu plus de 20 ans, Claude a fait le choix de passer à la pompe à insuline après 3 ans d’injections au stylo. Il revient sur les motivations qui l’ont poussé à faire ce choix, il y a 12 ans.

"J’ai pris des antidiabétiques oraux pendant 3 ou 4 ans après la découverte de mon diabète lors d’un bilan sanguin. A la suite d’un déménagement, j’ai changé de médecin pour un praticien qui faisait partie d’un réseau diabète et qui a commencé à me parler de la mise sous insuline. J’avais à l’époque un a priori par rapport à cela, avec l’idée que c’était un traitement grave. Je n’étais donc pas très enclin à le faire. Mais comme les traitements oraux n’apportaient plus les résultats escomptés, il m’a invité à aller consulter un diabétologue, qui a confirmé la mise sous insuline basale.

Le protocole de départ prévoyait de commencer avec 12 à 15 unités par jour. Je devais tous les trois jours augmenter les doses si le taux de glycémie n’était pas dans l’objectif. Je suis ainsi arrivé à 60 doses par injection, ce qui était le maximum de la capacité du stylo d’injection. Je devais alors fractionner en deux injections par jour pour pouvoir continuer à augmenter les doses, ce qui a rendu le traitement plus compliqué à gérer au quotidien. J’ai ensuite sollicité un traitement d’insulinothérapie fonctionnelle, avec des injections d’insuline rapide pour couvrir les repas en fonction des quantités ingérées. C’était finalement assez contraignant.

J’ai donc, au bout d’un certain temps, réfléchi au passage sous pompe à insuline. Comme mon diabétologue libéral n’était pas forcément enclin à cela, j’ai pris l’initiative de demander à être suivi par un diabétologue hospitalier, environ 3 ans après le début des injections.

Après une première consultation, nous avons pris ensemble la décision d'installer une pompe. Une infirmière à domicile est venue me présenter les différentes pompes, afin que je puisse faire un choix. Nous avons discuté des fonctionnalités de chacune et la mise sous pompe s’est ensuite faite à l’hôpital, au cours d’une semaine d’hospitalisation.

Ce qui a guidé mon choix, parmi les différents modèles, c’était d’abord le fait qu’il y ait une télécommande, me permettant de ne pas être obligé de sortir la pompe à chaque injection. Cela me permettait de moins afficher mon diabète et ça correspondait aussi à mon côté un peu geek ! Le second critère, c’était la contenance des cartouches, relativement importante, pour ne pas avoir à faire des remplissages trop fréquents. Tous les trois jours environ. J’ai toutefois opté par la suite pour un modèle de pompe plus petit, avec des cartouches préremplies, moins encombrante.

La pompe a changé ma vie car elle me donne beaucoup plus de liberté dans mon quotidien. Auparavant, avec les injections au stylo, je devais adapter mon mode de vie, mes repas en fonction de mon traitement. Il est en effet conseillé de faire un contrôle glycémique deux à trois heures après le repas puis de refaire éventuellement une injection. Et fréquemment, comme il n’y avait pas beaucoup d'unités à corriger, je ne le faisais pas. Je me disais que je n’allais pas me repiquer pour si peu. Avec la pompe, il n’y a plus cette contrainte : il n’y a plus de stylo à ressortir. On prend la télécommande, on dit la quantité d’insuline que l’on veut, et tout se fait plus rapidement et plus simplement. Désormais, j’ai l’impression que mon traitement s’adapte à mon mode de vie et pas l’inverse.

Le petit inconvénient, ça peut être les alarmes, qui peuvent se mettre à biper au milieu de la nuit ou pendant une réunion, lorsqu’il faut remplir la pompe par exemple. Il faut parfois également changer le cathéter quand il y a une occlusion. Alors quand on est chez soi, ça va, mais ça peut être plus contraignant quand on est à l’extérieur. Mais globalement, les avantages sont selon moi nettement supérieurs à ces contraintes !

Je conseille donc vivement d’essayer, d’autant qu’on peut faire marche arrière. Et il est également possible de ne pas l’utiliser toute l’année, par exemple de repasser aux injections par stylo quand on est en vacances. Ça ne coûte rien d’essayer !"

Pour en savoir plus, retrouvez notre article Pompe à insuline et diabète de type 2 : comment bien franchir le pas !