Témoignage :
« Il faut être dans une communication constructive avec les soignants »
Lors de ses séjours à l’hôpital, Jean-Claude a rencontré des difficultés pour pouvoir gérer son diabète comme il le souhaitait. Petit à petit, les choses se sont arrangées en discutant avec le personnel médical. Témoignage.
« Depuis que je suis diabétique, c’est-à-dire depuis que j’ai été diagnostiqué en 1993, j’ai subi plusieurs opérations assez importantes, qui nécessitaient des hospitalisations complètes. Et pendant les premières années, j’ai rencontré quelques difficultés : les suivis de mon diabète étaient très différents dans les services où j’étais pour mes opérations, en comparaison avec le service d’endocrinologie.
Notamment, le protocole des équipes consistait à me tenir à des valeurs de glycémie
très élevées pour éviter l'hypoglycémie. Ils connaissaient mal la pompe à insuline, et trouvaient cela difficile à gérer. Je n’avais par exemple pas la possibilité de me reconnecter à ma pompe.
A la suite des premières opérations, j’ai discuté avec ma diabétologue, et ils ont formé des infirmiers qui pouvaient se rendre dans différents services et suivre les personnes diabétiques. Cette nouvelle méthodologie s’est mise en place dans l’hôpital où je me rendais pour mes opérations, à Quimper.
A force de dialogue avec le personnel soignant, on m’a autorisé à me reconnecter à ma pompe lors des opérations, et à reprendre en main ma glycémie. Cela m’a permis d’éviter les hyperglycémies prolongées. Ma dernière intervention a eu lieu il y a 3 semaines, et cette fois la consultation avec l’anesthésiste s’est très bien passée, j’ai pu lui expliquer que même en ambulatoire, dès que je sors de réveil, le mieux est de me laisser gérer et de me reconnecter à ma pompe.
L’anesthésiste m’a indiqué la glycémie adaptée à prévoir pour l’opération, et j’ai pu me préparer pour cela. Tout s’est bien passé, et à la sortie en salle de réveil, on m’a redonné mon lecteur de glycémie ainsi que ma pompe, et j’ai pu me reconnecter. Avec mon expérience de ma maladie, on m’a donc laissé me reprendre en main. Cela facilite les choses pour le patient et pour le personnel qui est présent.
Je me suis formé pour être le plus préparé possible aux interventions à l’hôpital notamment. J’ai fait la formation de patient-expert avec la fédération, le personnel sait maintenant que j’ai une certaine connaissance de ma maladie et on me laisse gérer. Aujourd’hui il y a une meilleure reconnaissance du patient et de son expérience.
Ce que j’aurais envie de dire aux patients, c’est qu’il faut être dans une communication constructive avec les soignants en vue d’une intervention en chirurgie. On se retrouve face à des professionnels de santé plus ou moins attentifs et réceptifs… Mais quand on arrive à créer un bon protocole de communication avec les intervenants c’est vraiment favorable, cela permet de dire ce dont on est capable. Il ne faut pas avoir peur d’en parler pour pouvoir être bien pris en charge. »
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