Laurent , diabétique de type 1, nous raconte comment il fait du sport avec une pompe et donne ses conseils pratiques :

 » Depuis que j’ai la pompe à insuline, je fais du sport au moins 2 fois par semaine en allant courir entre 40 mn et 1h20 en fonction de mes disponibilités. Avant, j’allais nager à la piscine le dimanche matin, mais ma « diabéto » m’a dit qu’il valait mieux pratiquer une activité physique où je puisse porter ma pompe car je nageais plus de 2h et au-delà d’une heure, ça n’est pas très bon d’être déconnecté.

Mes conseils pour se préparer avant le sport

Je contrôle systématiquement ma glycémie avant de démarrer l’activité physique. En général, une course de 40 mn à mon rythme me fera baisser la glycémie mais cela est très variable en fonction des aliments de la veille ou du précédent repas. Je ne vais jamais courir si ma glycémie dépasse 2.5g/l, ce qui implique que je réajuste le taux via un bolus et que je remets ma course au lendemain. Si je suis sous les 1g/l, je dois réduire ma dose habituelle pour éviter de faire une hypoglycémie pendant ma course, et avant de partir je vais me manger une pomme ou une cuillère de miel. Entre 1g/l et 1.4g/l, je réduis de moitié la dose programmée par la pompe de manière temporaire (c’est-à-dire pour la durée de la course) et ensuite, automatiquement ma pompe reprend le débit basal habituel déjà programmé. Dans mon cas, Entre 1.4g/l et 2g/l je ne touche pas au régime basal et peux aller courir normalement sans réajuster pour me retrouver à un niveau de glycémie normale après le sport. Avant le sport, je fais des étirements en douceur (quelques pompes, étirements des jambes) pour préparer le corps à un exercice plus intensif. Au préalable, je peux faire des étirements du buste pour vérifier que la pompe tient bien et que les mouvements ne me dérangent pas.

Pendant le sport

Durant l’activité, je ne touche plus à la pompe, elle est bien accrochée dans son étuis et je n’ai plus besoin d’y toucher. Le cathéter est bien fixé à ma peau et je veille à ce que mes mouvements ne tirent pas dessus. Il faut bien vérifier ses réflexes pendant toute la durée de la course. Il m’est arrivé de courir plus longtemps que prévu et dans ce cas, il ne faut pas hésiter à suspendre le basal temporaire en arrêtant la pompe car faire du sport en injectant du basal peut entraîner une hypoglycémie, ce qui n’est pas souhaitable lorsque l’on va courir seul (ce qui est toujours mon cas). Il faut toujours avoir une montre et un téléphone pour surveiller l’heure et le temps de course, ou pour passer un appel en cas d’urgence. Il est recommandé d’avoir de quoi se resucrer (par exemple, j’ai toujours un bonbon très sucrant sur moi ) en cas de malaise ou de perte partielle d’équilibre pendant la course (hypoglycémie). Dans ce cas, on s’arrête de courir et on rentre chez soi en marchant ! Si on n’a pas de sucre, on arrête la pompe et on va dans un café ou une boulangerie pour demander un sachet de sucre en poudre.

Après le sport

Dès que je rentre de course, je mesure ma glycémie car elle peut être remontée au-delà de 1.5g/l : attention le taux de sucre a tendance à diminuer jusqu’à 4h après le sport. Je fais des étirements pour chasser l’acide lactique des muscles afin d’éviter les courbatures du lendemain. Lorsque l’on a fait une bonne séance de sport (plus de 40 mn de course), on peut manger un peu plus de féculents que d’habitude pour répondre aux besoins naturels du corps car les cellules musculaires auront besoin d’un peu plus de glucides (si je vais courir le soir). En revanche, si je vais courir entre midi et deux heures, attention aux « hypos », moi je mange une pomme ou je prends un thé avec du sucre si j’ai une sensation de faim. Le mieux est de vérifier sa glycémie régulièrement 2h et 4h après le sport. »

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En savoir plus sur la pratique d’une activité physique avec une pompe à insuline

Retrouvez les témoignages de deux sportives, Nina et Pauline dans le film Vivre au quotidien avec une pompe à insuline.