Plusieurs études ont retrouvé un meilleur équilibre du diabète chez les patients traités par pompes, par rapport à ceux traités par injections : une meilleure HbA1c, et parfois moins d’hypoglycémies. Ceci peut être expliqué par une résorption plus régulière de l’insuline sous la peau si celle-ci est administrée par pompe. La pompe offre le plus souvent donc une reproductibilité et une précision de l’administration de l’insuline qui favorisent l’atteinte du meilleur contrôle glycémique. La pompe à insuline constitue une option thérapeutique de choix pour retrouver liberté des horaires et souplesse des rythmes.
La pompe à insuline est un traitement spécifique qui ne convient pas à tous : des indications et contre-indications médicales ont été mises en évidence par des études.
Le point avec Jean-Pierre Riveline, diabétologue au Centre Hospitalier Lariboisière
Les indications
Les patients qui justifient le traitement par pompe externe doivent remplir les critères suivants :
1. être préalablement en programme intensifié, c’est-à-dire :
- au moins 3, voire 4 ou 5 injections par jour, avec uniquement des analogues rapides et basals de l’insuline
- au moins 3 auto-contrôles par jour avec carnet tenu régulièrement
- au moins une consultation spécialisée tous les 3 mois depuis au moins 6 mois.
2. l’équilibre glycémique sous ce traitement intensif doit être mauvais (et de façon documentée sur au moins 6 mois), c’est-à-dire :
- hémoglobine glyquée > 7 %
- Ou avec au moins 2 hypoglycémies « sévères » (besoin d’aide pour se resucrer ou coma) dans l’année et/ou au moins 4 hypoglycémies « modérées » par semaine
- Ou avec un équilibre glycémique instable
3. autre indication : un besoin de flexibilité car
- soit les besoins en insuline sont très variables dans la journée
- soit le mode de vie du patient nécessite une insulinothérapie flexible
- en cas d’infections chroniques
- en cas de neuropathies douloureuses
- en cas d’intolérance aux injections.
La décision de passage sous pompe doit être mûrie par le patient et l’équipe doit s’assurer de sa motivation.
Les principales contre-indications
- Manque de motivation : lorsque la pompe est bien indiquée, il faut aussi que le patient la souhaite réellement après y avoir mûrement réfléchi. Une telle décision ne se prend pas en quelques jours.
- L’existence de troubles psychiatriques graves pouvant rendre le maniement de la pompe ou le suivi médical difficile (un avis de psychologue est assez souvent demandé, avec l’accord du patient, bien sûr).
- Une rétinopathie évolutive constitue une contre-indication temporaire le temps de stabiliser l’état ophtalmologique.
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